Sport Event Management

Il est à la fois facile et difficile pour moi de présenter Jean-François Caujolle car je le connais trop bien...

Je dirai que ce n'est pas un manager sous l'angle gestionnaire, planificateur ou technicien (marketing, communication, finance...)... lors d'une des ses interviews pour France 3, il disait d'ailleurs que le mot qu'il détestait le plus était "organisation"...

A l'image du joueur de tennis qu'il était, sa force c'est son talent, je dirai pour aller plus loin sa sérendipité...

Qu'est ce que la sérendipité ?  C'est un concept fascinant et qui touche beaucoup de "self made men" comme l'est JF, voilà une des définitions qui correspond bien à cette compétence qui fait sa grande force :

"Art de se mettre en condition de découvrir quelque chose (une information, un médicament, une technique) alors que l'on ne travaille pas directement sur ce sujet.
La sérendipité est souvent définie comme la capacité à découvrir des choses par hasard. En réalité, les découvertes ne font pas réellement par hasard. Elles sont rendues possibles parce que celui qui fait ces découvertes s'est mis dans un certain état d'esprit composé d'ouverture, de disponibilité, de curiosité, d'émerveillement, d'étonnement et de pensée analogique et symbolique, celle qui permet de voir ce qui rassemble plutôt que ce qui divise". (Christian Vanden Berghen, 2005).

JF est un atypique, un passionné une sorte de "Jack Sparrow" du management. A bientôt 60 ans, il est un Entrepreneur avec un grand E car il vit pour l'aventure humaine et sportive. Ses résultats, le passé, c'est secondaire, il aime le futur et aime avoir un ou deux coups d'avance... 

Sa réussite, il l'a doit certainement à 3 qualités rares :

- sa compétence sportive dans le tennis : il est l'un des meilleurs directeur sportif de tournois de tennis au monde car il sent le jeu et les joueurs et il est respecté pour ça : Federer, Nadal, Djoko, Murray, Jo Tsonga et bien d'autres... 

- sa sérendipidé c'est à dire sa capacité à capter des informations, à sentir et saisir des opportunités tout en sachant que le business est une affaire de personnes, de jeux d'acteurs et de personnalités  

- sa capacité à sa voir s'entourer et à responsabiliser certaines personnes pour des missions ou des activités où il sait qu'il n'est pas compétent même si il a tendance à être vite impressionné par des "beaux parleurs" ou des "catch me if you can"...

Son défaut, comme pour beaucoup de managers totalement immergés dans leur activité professionnelle qui n'est plus uniquement un métier mais surtout une passion débordante, c'est de penser que ses collaborateurs voire ses proches ont la même façon de faire, de voir les choses et tout simplement de vivre que lui...

JF ne sera jamais un manager gestionnaire, ce n'est pas dans sa nature... C'est d'ailleurs pour ça qu'il n'est pas allé répondre aux demandes de certains notamment pour diriger Roland Garros car passer de la liberté de l'entrepreuneur au management des strates institutionnelles au sein d'un organigramme truffés de directeurs marketing, communication, délégués à x ou y... ce n'est pas dans ses compétences et surtout ça limiterait son moteur passionnel...

Peut être que son challenge est d'aller au bout de ce qu'il sait faire c'est à dire assembler des compétences et des ressources autour d'un projet pour lequel il sent qu'il peut être un "meneur de jeux"...